CONTRASTE VISUEL

De nombreuses pathologies visuelles ont pour conséquence une diminution de la sensibilité aux contrastes ce qui entraine une perte importante d’informations au quotidien.Avec une vision déformée, morcelée, trouée, floue… la personne a besoin de prendre des repères dans une pièce :

  • pour s’y diriger (notion de vertical et d’horizontal qui construit l’espace)
  • pour détecter les masses et objets qui la compose

La personne malvoyante connait le plus souvent son domicile, elle peut aussi s’appuyer sur sa mémoire corporelle pour orienter d’emblée sa main sur la poignée de la porte. Cependant, le mobilier (patère, tablette, poignées de portes des placards et chants des étagères…), s’il est choisi contrasté, de couleur franche, guide plus rapidement ses gestes. Il est donc important d’amplifier les contrastes afin d’augmenter la quantité d’informations perçue quelle que soit la pathologie rencontrée.Cette aide doit être dosée et choisie de manière à mettre « en relief » les informations pertinentes sans saturer tout l’espace visuel (voir « vigilance »).

DÉFINITION de « CONTRASTE VISUEL »

Le contraste est défini comme une Opposition marquée entre deux choses, chacune faisant ressortir l’autre.Pour rendre les objets visibles, un minimum de contraste est nécessaire pour qu’ils se détachent les uns par rapport aux autres ou de leur support.La lumière fait exister notre environnement et tout ce qui s’y trouve (objets, personnes).L’éclairage va aussi influencer notre perception des couleurs et donc les contrastes entre chaque objet.Sachez par exemple :

  • Qu’une même couleur sera perçue plus foncée sur un fond clair que sur un fond sombre (Contraste de luminosité)
  • Qu’une même couleur semble plus pâle si elle est entourée de couleurs soutenues que si elle est isolée dans un ensemble globalement fade (Contraste de saturation)
  • Qu’un même jaune paraitra froid s’il est entouré de couleurs chaudes, et vice versa. (Contraste de teinte)

VIGILANCE

  • Bien choisir les couleurs et revêtements :
  • Les revêtements des sols et plans de travail de préférence unis afin de percevoir plus facilement un obstacle ou un objet.
  • Les couleurs des revêtements muraux et de sol libres mis à part le blanc et les surfaces brillantes (carrelage, peinture, inox…) qui reflètent la lumière et risquent donc d’éblouir la personne malvoyante.
  • En revanche, les plafonds seront blancs et mats (meilleure diffusion de la lumière dans le cas d’un éclairage indirect notamment).
  • Tenir compte des sources lumineuses existantes dans l’environnement pour choisir certains matériaux et revêtements afin de limiter les sources d’éblouissements (peintures brillantes, couleur blanche ou inox sur les plans de travail ou table qui entrainent des réflexions de lumière…)
  • Repérer le mobilier transparent : attention aux risques de heurts (table en verre, étagères…)
  • Eviter de créer des effets visuels par trop de superpositions de type carreaux ou bien rayures qui peuvent déclencher des sensations visuelles de mouvements ou de déformations (déséquilibres, vertiges, nausées…).

Exemples :

COMMENT FAIRE ?

Définir l’objet ou la zone qui pose problème pour préciser là où il faut renforcer le contraste : repérer le lavabo, ou éviter un obstacle, un objet en saillie, localiser une poignée, retrouver ses couverts sur la table…1/ Pour sécuriser les déplacements et limiter les chutes : Contraster dans les escaliers :

  • 1ère et dernière contremarches
  • Nez des marches
  • Mains courantes
  • Bande d’éveil de vigilance positionnée à 50 cm de la première marche du pallier haut

Structurer l’espace pour s’y situer plus aisément et aider à la perception du volume des pièces, couloirs (axes de déplacement) :Exemple : les plinthes colorées, apportant un contraste entre les murs et le sol, vous facilitent la perception des profondeurs et des distances ; de même, une couleur de mur différente de celle du sol, ou encore portes ou encadrements de celles-ci….2/ Pour guider, orienter son geste = contraster champs des étagères, plan de travail, interrupteurs… ainsi que les objets mobiles du quotidien

  • Des poignées de porte, le champ des étagères ou des portes de placards contrastés pour les matérialiser et favoriser leur localisation et leur ouverture, …
  • Des interrupteurs ou prises de courant contrastés par rapport au mur (peinture, un adhésif, ou encore choisis colorés dès l’achat).
  • Dans l’obscurité : des modèles lumineux ou fluorescents.
  • Les objets du quotidien choisis en fonction de leur couleur et de celui du support : vide poche, vaisselle, linge de maison contrastés par rapport à la table, à l’étagère, au sol ou bien mis en valeur par un set de table, un sous-main, une nappe…

Un exemple : Spécificité des aménagements couleurs/contrastes dans la salle de bainLe contraste doit être installé de manière à donner une information visuelle pertinente : qu’est ce que vous avez besoin de voir ?

    • Pour repérer un espace ou un objet (miroir)

Par exemple, une bande de carreaux de couleurs tranchée sur la faïence de la douche, à hauteur du visage ou sur le contour du miroir vous aidera à matérialiser l’espace en 3D (plinthe, sols, murs)

    • Pour limiter les dangers :
  • peindre le contour d’un bac de douche permet de mieux le percevoir et de l’enjamber plus facilement
  • coller (stickers) ou peindre des éléments sur les vitrages pour mieux les détecter et éviter les heurs (séparation dans la pièce, portes vitrées, sas …)

Des contrastes mal adaptés :«de quoi s’y perdre ! » …. ou encore pas assez !Photo 2 : du contraste originalLes contrastes peuvent être adaptés à la décoration du logement, aux goûts personnels, avec des solutions parfois simples et peu onéreuses.

OÙ TROUVER « l’AIDE CONTRASTE »?

Au cours des achats quotidiens (vaisselle, siège de douche, etc.) le choix doit être pensé en fonction des critères de contraste recherché.Concernant les aménagements (faïences, peintures, étagères, barres d’appuis, interrupteurs, etc.), les magasins de bricolage ou d’agencements de mobiliers offrent de multiples solutions.